Il y a quelques semaines, le cabinet de conseil LeherpeurParis présentait une conférence sur la « Méta-Génération », synonyme de Génération Z.
Le DEFI vous propose un compte rendu des éléments à retenir sur les grandes tendances qui caractérisent de nombreux jeunes aujourd’hui âgés de 18 à 25 ans.
Par son agilité avec les outils numériques et le digital, cette « Méta-Génération » appréhende le métavers avec plus d’aisance que ses ainés. Elle représentera 26 % de la population active en 2030, selon une Etude Oxford Economics, et deviendra ainsi un énorme moteur des dépenses de consommation. C’est pourquoi il est important pour les marques de suivre les tendances qui lui sont associées.
Qui sont-ils ?
La « Méta-Génération » représente des jeunes entre 18 et 25 ans qui sont dans une sorte de rébellion face à une société qu’ils n’ont pas construite. La méta-génération a une réelle envie de faire sauter les piliers sociétaux, et encore plus depuis la crise sanitaire. C’est une génération fluide, sans filtre, sans genre, sans limites.
Ces personnes sont nées avec le numérique. 94% utilisent leur téléphone au moins une fois par heure. Ils sont sur plus de 7 plateformes digitales (réseau social, jeux vidéo etc.) en moyenne au quotidien. Ils mélangent le réel et le virtuel aisément et agilement.
« Quand les adultes parlent du monde d’après la crise sanitaire, eux, la méta-génération, n’attendent pas le après, ils le vivent maintenant ce monde »
Ils vivent dans des utopies digitales où tout est à créer. On y voit apparaître de nouvelles imageries, une nouvelle notion du temps, de nouvelles interactions, une nouvelle grammaire, un nouveau langage, de nouvelles relations, de nouvelles esthétiques, un nouveau style, des nouveaux codes, etc.
Ils créent des identités et des personnalités virtuelles et plurielles, on parle de cyber identities.
Cette nouvelle façon de vivre, ce nouveau monde, agrandit leur expérience humaine et amplifie l’économie de l’attention.
La « Méta-Génération » transforme la vision du beau
La Méta-Génération crée sa propre beauté qui n’a plus de limite. Cette « génération » déconstruit la normalité et l’étrangeté devient habituelle.
Le beau n’est pas standard. Chacun affiche son beau. On parle de body-disruptivity, d’esthétiques perturbantes et dérangeantes.
Et ce pour les raisons suivantes :
- La beauté s’étend sur davantage de possibilités car elle est transformée par les filtres.
- De nouvelles couleurs et de nouvelles textures voient le jour grâce à la lumière et aux matières. On peut prendre l’exemple de la boutique Alexander Wang à Shenzhen en Chine.
- Le rapport aux corps change, des créatures mutantes et chimériques apparaissent. Le genre est complètement transcendé. Le métaverse dépasse toute réalité de représentation humaine. L’exposition “Aux frontières de l’humain”, au musée de l’homme, explique cela. En effet, les progrès technologiques ont permis de réparer notre corps biologique et d’accroître nos potentiels physiques.
- Nous observons un glissement des styles digitaux vers les styles physiques comme le fait beaucoup Glenn Martens chez Y/Project.
- Le screenwear remplace le streetwear. Le streetwear, ce courant de mode rythmé par les drops exclusifs de sneakers et animant cette génération, se voit remplacer par le screenwear, où le prêt-à-porter ne se porte qu’à travers un écran. On peut le voir par exemple sur la plateforme sociale Roblox qui organise une cérémonie virtuelle de remise de prix afin de récompenser le meilleur designer de vêtement pour le métavers. Le tout animé par un avatar d’Alessandro Michelle, designer de Gucci.
- Enfin, la couture aussi devient digitale. C’est le cas notamment de la marque Auroboros, maison de couture londonienne, qui fusionne la science et la technologie avec la couture physique, ainsi qu’avec le prêt-à-porter exclusivement numérique.
La « Méta-Génération » crée de nouveaux espaces temps
Le métavers permet de créer des espaces infinis, muables, modifiables et upgradables. Il s’agit d’alterspaces, de screenplaces, c’est à dire d’endroit changeants.
De plus, tout est beaucoup plus rapide, on parle d’altertime, le temps est également modifiable.
En ce qui concerne le secteur de la mode, la Méta-Génération peut faire du shopping sur n’importe quelle plateforme et à n’importe quel moment. Les réseaux sociaux viennent en plus des défilés et des after-shows et proposent des contenus plus variés et pour davantage de personnes. Les marques se renouvellent en permanence. On est dans une culture de l’hyperchoix.
Les interactions sont aussi différentes. Les collaborations entre les marques et les jeunes permettent de créer un langage créatif commun. Les deux mondes, réel et virtuel, échangent entre eux. C’est un moyen de communiquer pour les marques.
On parle aussi de metascreen lifestyle (« mode de vie virtuel ») ou de méta networking (« mise en réseau virtuelle ») car c’est une vraie vie parallèle et active. Le métavers propose des concerts, des débats, des soirées, des espaces de création, de réactivité, offre la possibilité de s’habiller, d’échanger, de consommer etc.
Pour conclure, ces nouveaux espaces temps qui cohabitent et n’excluent pas la réalité permettent à cette « génération » d’envisager la vie in real life (« dans la vraie vie ») avec plus d’optimisme.
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