Du 10 au 13 novembre, l’Usine du Futur s’installait au Salon du Made in France. Cette initiative lancée par le Slip Français avec 25 partenaires dont l’IFTH a rassemblé 40 machines et réuni 80 ouvrier(e)s dans une usine éphémère en plein Paris, pour partager leur savoir-faire, présenter toutes les étapes de fabrication d’un vêtement et faire découvrir la filière textile-habillement de demain.
L’espace a accueilli plusieurs conférences dont une dédiée à « l’innovation, moteur de la réindustrialisation » avec la participation de Clarisse Reille, directrice générale du DEFI et de l’IFTH.
Pour cette masterclass, les invités étaient :
– Léa Marie, Directrice Industrielle du Slip Français,
– Thibaud Van Tschammer, Directeur Général du Groupe DEVEAUX SAS,
– Alexandra Broussaud, Directrice Générale de BROUSSAUD TEXTILES,
– Clarisse Reille, Directrice Générale du DEFI et de l’IFTH,
– Christian Schmitt, Président de Henitex Belmaille,
– Alice Connan, Directrice Industrie France de Rexel.
« Quel est le point commun entre l’aéronautique, l’agroalimentaire, la santé, le transport, le spatial, la défense et la mode ? C’est le textile. »
Pour introduire cette table ronde, Clarisse Reille, ingénieure de formation, explique que l’innovation est présente dans tous les aspects du secteur du textile et de l’habillement. Elle touche des éléments clés et stratégiques comme la fabrication agile voire à la demande, qui nécessite de revoir les processus de production, d’interconnecter des machines et des logiciels pour aller plus vite. Elle touche également les matières, pour lesquelles nous sommes au début d’une véritable révolution, ainsi que la relation client.
S’agissant des procédés, et notamment la digitalisation, l’échange d’informations et les cobots, Clarisse Reille indique que les centres techniques comme l’IFTH peuvent accompagner les entreprises. Pour ce qui concerne les matériaux, elle indique que le textile est utilisé par tous les secteurs clés de notre économie, de l’aéronautique à l’agroalimentaire en passant par la santé et la défense. A titre d’exemple, certains procédés développés par l’IFTH pour la défense et le spatial permettent aujourd’hui de trouver des solutions pour s’affranchir de produits toxiques. D’autres travaux sont à l’œuvre sur les textiles connectés, en particulier pour le sport, la santé et le soin aux personnes âgées. Il y a également des tissus à inventer pour lutter contre le réchauffement climatique. En clair, il y a champ inouï d’innovations à explorer. Au sujet de la relation client, Clarisse Reille évoque les NFT qu’il convient de voir comme une espèce de routine, de pivot digital, qui offre la possibilité d’établir une relation continue avec le client. La blockchain permet quant à elle d’assurer la traçabilité : on peut le voir avec le groupe LVMH qui a intégré ce marché.
En conclusion, Clarisse Reille indique que le secteur du textile est un concentré d’innovations et que c’est l’intégration de l’innovation qui permettra la relocalisation, grâce à des produits nouveaux et en allant plus vite.
Pour Clarisse Reille, l’innovation s’appuie aussi sur la confiance et la collaboration.
Pour illustrer ses propos, Clarisse Reille présente l’IFTH, le centre technologique français de référence pour chaque entreprise de la filière textile-habillement, et plus précisément son projet INNOFABMOD.
Le projet INNOFABMOD concerne la confection et s’intéresse à plusieurs domaines parmi lesquels :
- L’utilisation de la data à l’intérieur de l’entreprise pour réagir plus vite.
- La visionique pour détecter automatiquement les défauts. Le projet concerne aujourd’hui des tissus unis mais pourra bientôt traiter des tissus plus complexes comme la dentelle par exemple.
- La collaboration entre les machines et les humains. L’IFTH a notamment mis au point un brevet pour une main technique capable de placer correctement les tissus.
Pour terminer, Clarisse Reille souligne l’importance de la collaboration entre les acteurs, les donneurs d’ordres et les fabricants. Il convient de travailler en confiance pour être plus efficace et donner de la visibilité aux fabricants. Cette collaboration est extrêmement importante pour la transition environnementale également. Si l’on parle beaucoup de traçabilité, la première traçabilité est de connaître ses sous-traitants, de ne pas en avoir en trop grand nombre et d’établir une véritable relation de partenariat avec eux.
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