Le site pour la fabrication française de masques évolue, s’étoffe et devient le marqueur d’un vaste mouvement en faveur du Made In France.
Cette nouvelle dynamique se traduit par un nouveau site : www.savoirfaireensemble.fr
Il y a un mois environ, la filière textile et habillement dans toutes ses composantes s’est formidablement mobilisée pour fabriquer des masques.
Une conjonction d’acteurs et d’initiatives s’est retrouvée pour cet objectif commun. Certaines marques, comme Le Slip Français, ont commencé à battre le rappel de ses sous-traitants, Mode Grand Ouest s’est organisée pour que l’ensemble de ses confectionneurs travaille comme un seul atelier, des textiliens comme Tissages de Charlieu et Deveaux se sont lancés dans la fabrication de masques directement sur des métiers à tisser. Le DEFI a joué son rôle de plateforme de développement en informant l’ensemble des fabricants nationaux en suivant lesréunions de coordination, les vidéoconférences de l’AFNOR pour bâtir un référentiel masques. La Direction Générale de l’Armement a testé les prototypes de masques, l’IFTH avec Techtera et Euramaterials ont uni leurs expertises pour tirer les conclusions techniques notamment sur les matières à partir des tests de la DGA. Les fédérations professionnelles se sont mobilisées nationalement et régionalement, Frédérique Gerardin -déléguée du Comité Stratégique Filière Mode et Luxe- a lancé un premier site internet www.csfmodeluxe-masques.fr pour centraliser le travail de tous.
L’ensemble s’est organisé rapidement, en lien avec la Direction Générale des Entreprises de Bercy, France Industrie et Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’Etat chargée de l’Industrie, sous la bannière le Comité Stratégique Mode et Luxe présidé par Guillaume de Seynes,, qui insuffle dynamisme, vision et réalisme. Le CSF,né en 2018 sous l’impulsion du gouvernement, rassemble les fédérations professionnelles de la mode et les comités professionnels de développement -CTC, DEFI, France Eclat- qui en sont les financeurs. Le DEFI, quant à lui, étant le financeur le plus important.
Cette efficacité et cette vitesse sont d’autant plus remarquables qu’il n’existait pas de modèle référencé pour la fabrication des masques et surtoutla quasi-absence sur le sol français de non-tissés spécifiques utilisés conventionnellement pour les masques (qui imposaitdes tests et des évaluations précises afin de valider les associations de tissus pour remplacer les non-tissés manquants). L’objectif est d’assurer une réelle efficacité des masques, et garantir une vraie protection.
Désormais plus de 750 entreprises, de toutes tailles et sur toute la chaîne, œuvrent avec leurs salariés pour fabriquer des masques mais aussi des blouses et des surblouses. La capacité de fabrication est passée de quantités minimes à plus de 2,5 millions de masques par jour aujourd’hui. De nouvelles entreprises venant d’autres horizons que la filière mode rejoignent le mouvement. Nous leur devons à tous une immense reconnaissance.
Une nouvelle étape est franchie en transformant la première plateforme de collaboration www.csfmodeluxe-masques.fr en www.savoirfaireensemble.fr. Cette évolution est loin d’être seulement technique et cosmétique. Elle traduit la volonté de contribuer à redonner ses lettres de noblesse au Made In France et en faire un acteur économique de poids.
La crise du COVID va ainsi profondément impacter les circuits économiques mais aussi les attentes des citoyens-consommateurs. Le Made In France constitue à cet égard une réponse structurelle à plusieurs impératifs.
Un premier impératif est la sécurité sanitaire de notre pays. Il apparaît aujourd’hui que la seule et essentielle sécurité géopolitique ne suffit plus. La crise des masques montre combien la sûreté et l’autonomie d’approvisionnement sont clés pour un pays.
Un deuxième impératif est la réponse à l’exigence des citoyens-consommateurs. Leur pression sera forte : celles d’entreprises socialement responsables, de circuits transparentes et éthiques. Les marques devront intégrer une dimension Made In France dans leur stratégie d’approvisionnement.
Un troisième impératif est l’augmentation de la fabrication à la demande,le gain en agilité et le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement des marques.
Une quatrième exigence : l’emploi. Malgré le programme substantiel et sans équivalent du gouvernement, la crise économique frappera après la crise sanitaire. L’emploi constituera un axe fondamental de la politique économique. Le Made In France grâce à sa présence dans toutes les régions apportera une contribution essentielle à cet enjeu stratégique.
Le Made In France revient en force et le site https://savoirfaireensemble.fr/ en constitue le symbole.