[Cet article date de janvier 2023. Pour plus d’informations sur l’affichage, vous pouvez consulter le site de l’ADEME.]
L’ Ecodesign Score, c’est :
- Une des méthodes sélectionnées par l’ADEME et le Ministère de la Transition Ecologique pour être expérimentée dans le cadre de l’appel à projet « XTEX ». Elle a été testée auprès de 14 entreprises, couvrant 56 produits et quasiment toutes les catégories évoquées par les divers projets français et européens.
- Une méthode ayant recueilli le soutien du CSF, de l’ensemble des fédérations qui composent le DEFI et de la chaire UNESCO Positive Business à Nanterre.
- Une méthode qui peut d’ores et déjà être utilisée en tant qu’outil d’éco-conception par les marques pour réduire leur impact environnemental.
Cette méthode « Ecodesign Score » présente de nombreux avantages. Elle assure :
Une lisibilité simplifiée et robuste pour les clients
- Une comparaison pertinente entre les produits
- Une bonne compréhension pour le consommateur
- Une matérialité forte
Une mise en œuvre facilitée pour les entreprises de mode et habillement
- Une méthode simple et accessible aux PME
- Un affichage environnemental en lien étroit avec les efforts avérés des marques pour diminuer leur impact environnemental
- Un contrôle aisé pour les pouvoirs publics
Une cohérence avec les recommandations et les travaux de référence français, européens et internationaux
- Une conformité avec les lois « AGEC » et « Climat et Résilience » ainsi que les normes ISO[1] et des certifications reconnues.
- Une amélioration progressive des entreprises, compatible à terme avec le PEF.
- La prise en compte d’indicateurs recommandés dans la Déclaration des Nations Unies sur la mode, le Fashion Pact, et la COP26.
- Un système évolutif qui permet d’intégrer au fil du temps les améliorations futures des méthodes ACV
Les lignes directrices de la méthode
A – Une méthode fondée sur un socle ACV complété par des indicateurs d’éco-conception et de traçabilité
1. Philosophie de la méthode
La méthode présentée par le DEFI est une méthode PCV « Pensée en Cycle de Vie » : elle est fondée sur un socle ACV qu’elle complète avec des indicateurs d’éco-conception et la prise en compte des efforts de traçabilité.
Elle reflète la réalité des actions effectivement engagées par les entreprises et lui confère donc une grande robustesse. Elle a été pensée pour constituer un véritable outil d’accompagnement des entreprises dans leur démarche effective de diminution de leur impact environnemental.
Elle constitue de facto un moyen efficace d’atteindre concrètement les objectifs de politique publique en matière de mode durable ce qui n’est, aujourd’hui, pas assuré avec une méthode purement ACV[2]. Elle peut intégrer les méthodes ACV française ou européenne.
L’EcodesignScore repose sur des normes françaises et internationales structurées et pourra potentiellement être déposé comme une norme NF, puis EN voire ISO. . Un soin particulier a été apporté pour que cette méthode respecte l’ensemble des normes, certifications existantes. Le fondement scientifique est donc sérieux, il peut permettre une internationalisation de la démarche.
2. Les indicateurs
L’EcodesignScore comporte 10 indicateurs, chacun affecté d’une pondération. Le socle ACV pèse pour 25% de la note totale. Ce pourcentage pourra augmenter en fonction de la prise en compte de nouveaux indicateurs par la méthode ACV.
Le socle ACV + Un simulateur :
- La base ACV repose sur les deux indicateurs retenus à ce jour par l’ADEME : les émissions de CO² et l’eutrophisation. Les émissions de CO² comptent pour 20% de la note totale.
- Un simulateur est intégré à la méthode EcodesignScore.
La traçabilité. Elle est le préalable d’un affichage sérieux, crédible qui corresponde à la réalité et qui permette une comparaison entre produits/marques.
Les indicateurs pour une mode durable recommandés par la Déclaration des Nations Unis pour la mode, la Fashion Pact ou la COP26, en cohérence avec les lois AGEC et « Climat et Résilience ». Il est à souligner que les émissions de CO² et l’eutrophisation ne constituent pas les impacts environnementaux les plus importants pour le secteur de la mode d’où la nécessité d’élargir le socle ACV. Deux séries d’indicateurs ont été retenus :
- Des indicateurs s’appuyant sur des certifications ou des labels existants de référence. Plus de 100 labels certifiés par des organismes indépendants ont été étudiés. 76 d’entre eux ont été retenus. Ils seront accessibles par liste déroulante ce qui simplifiera le travail des entreprises. Il s’agit des indices relatifs au taux de matières recyclées, à la qualité écologique, au management environnemental et à l’innocuité.
- Des indicateurs requis par les lois mais qui nécessitent de la part des pouvoirs publics une clarification méthodologique et une précision des métriques. C’est le cas notamment pour les indices de durabilité, de circularité et de microfibres plastiques. Il nous a paru important de les intégrer d’ores et déjà dans la méthode. Ces indicateurs seront par conséquent mis à jour durant l’expérimentation, au fil de la consolidation de l’état de l’art scientifique, et effectifs pour le déploiement de l’affichage en horizon 2024.
B- Un outil gratuit et simple d’utilisation
Le volet additionnel écoconception reposera sur la collecte d’informations faciles d’accès : labels, audits, tests, descriptions, caractéristiques environnementales qui seront obligatoires au regard de la loi AGEC (% de matières recyclées, traçabilité, recyclage,…). Elle simplifie tant la collecte pour les entreprises que le contrôle par les pouvoirs publics.
Grâce à la rapidité de la collecte des données et du calcul ainsi qu’aux outils mis à disposition, la méthode « pensée cycle de vie » sera beaucoup moins coûteuse, moins lourde pour les entreprises que les méthodes traditionnelles.
Le déploiement de l’écoconception dans la filière
D’ores et déjà les entreprises suivantes ont testé la méthode en 2022 :
- FAST RETAILING FRANCE
- Galeries Lafayette
- KIABI
- GEMO
- Armor Lux
- Dim
- Eminence
- Wolf Lingerie
- SMOON
- Chantelle
- Création & Image
- ZYGA
- So&J/GETEX
- UMOJA
Un grand programme de formation et tutorat pour les entreprises va être lancé en 2023 par l’IFTH avec l’apport d’ECOEFF LAB et de ses experts associés, pour scorer plus de 10 000 produits. Pour plus de détails, vous pouvez contacter l’équipe ECODESIGN SCORE ici
Si la méthode d’affichage proposée par le DEFI et les Fédérations ne concerne que l’impact environnemental des produits, l’impact social reste primordial pour la filière.
Le DEFI et les Fédérations souhaiteraient l’intégrer dans second temps, notamment quand la plateforme RSE aura rendu un premier avis sur le sujet.
[1] Dont les normes ISO 14006 relative à l’éco-conception, ISO 14040/14044 sur l’ACV et ISO 14021 sur les auto-déclarations environnementales.
[2] Base de données génériques, nombre limité d’indicateurs, coût, notation des produits qui dépend des échantillons choisis