Pour ce nouveau bulletin, nous vous proposons de revenir sur un article paru dans le médium Vox intitulé What’s the point of digital clothes?. Car si certains questionnent l’engouement autour du métavers et des vêtements digitaux qui ne seraient pas des « substituts fonctionnels » aux vêtements physiques, il ne faut pas pour autant oublier la lame de fond que constitue la mode digitale et son importance stratégique pour les entreprises.
L’auteur de l’article dresse un panorama des cas d’usage de la mode digitale pour montrer qu’elle ne se limite pas aux skins des avatars de jeux vidéos et qu’elle inclut notamment : le prototypage virtuel de vêtements physiques, l’échange de vêtements numériques ou de jumeaux numériques de vêtements réels sous forme de NFT grâce à la blockchain ou encore les vêtements numériques portés par des personnes réelles. Elle cite Daniella Loftus, fondatrice du blog This Outfit Dos not Exist pour qui la, mode digitale concerne « n’importe quel vêtement créé dans le royaume du numérique ». Cela comprend donc les pièces purement physiques qui ont été créées grâce à des logiciels, les objets de collection numériques avec des contreparties physiques, les vêtements virtuels qui sont « portés » ou montés sur des images/vidéos d’êtres humains réels ainsi que les vêtements numériques portés par des avatars.
A titre d’illustration, de grandes Maisons (Louis Vuitton, Moschino, etc.) ont investi le territoire des jeux vidéos pour atteindre des millions de jeunes consommateurs internationaux pendant la période d’incertitudes liées à la Covid. Les vêtements digitaux ont également fait leur apparition au sein de défilés virtuels. Mais la mode numérique ne s’arrête pas aux stratégies marketing. Certaines marques utilisent le prototypage 3D pour faire de la conception zéro-déchet (Burberry, Calvin Klein, Tommy Hilfiger, etc.). D’autres s’intéressent aux NFT et aux objets de collection numériques (Nike, Adidas, etc.). En présentant une barrière à l’entrée relativement faible, la mode digitale offre par ailleurs la possibilité à tout un chacun de réaliser une collection de mode virtuelle avec des ressources limitées tout en s’émancipant des contraintes de la réalité physique. Pour certains même, « La mode est une expérience émotionnelle. Et vous n’avez pas besoin de physique pour cela », comme l’affirme Michaela Larosse de The Fabricant.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Pour Daniella Loftus, de plus en plus de vêtements physiques seront conçus à l’aide de logiciels et seront accompagnés d’un « back-end numérique » grâce auquel les marques pourront télécharger leur travail en ligne ou sur la blockchain et vendre leurs créations sous forme de NFT. La mode numérique deviendra alors essentielle au processus de production de la mode physique.
Photo : wacomka.