La mode investit dans le re-commerce

Le Programme « Take Back » d’Eileen Fisher.

Si l’industrie de la mode a longtemps opéré de façon linéaire (avec un début : la création, un milieu : la production, et une fin : la vente mais aussi parfois la destruction d’invendus et autres articles défectueux),  certaines marques expérimentent désormais des programmes de retour. De Patagonia à Levi’s en passant par Madewell ou Theory, elles tentent de trouver de nouveaux modèles.

The North Face a à elle seule traité 14 342 vêtements à travers son initiative Renewed entre janvier 2018 et mai 2019. Le programme Worn Wear de Patagonia a quant à lui fait ses preuves : en plus de ne pas cannibaliser les ventes existantes, il attire vers Patagonia des clients en moyenne 10 ans plus jeunes que sa clientèle traditionnelle.

La marque new-yorkaise Eileen Fisher propose à ses clients de ramener les vêtements dont ils ne veulent plus pour obtenir une carte cadeau. La marque a ainsi collecté 220 000 pièces en 2018. Depuis 10 ans, les retours augmentent chaque année de 15%. Plus de la moitié des vêtements ainsi collectés le sont en parfaite condition : ils sont donc nettoyés et revendus sous la marque Renew. Les pièces endommagées sont quant à elles recyclées pour créer de nouvelles pièces.

Le recyclage des pièces endommagées en nouveaux matériaux implique l’intégration de la chaîne d’approvisionnement afin d’optimiser les matières disponibles. Une pratique qui requiert une logistique conséquente, et est ainsi pour le moment réservée à des pièces plus haut-de-gamme ou bénéficiant d’une demande constante, à l’image des polaires Patagonia.

Des pure players se sont spécialisés sur ce créneau logistique, à l’image de Yerdle. Patagonia, Aileen Fischer et Arc’teryx y ont déjà recours. La société fonctionne en marque blanche et propose un service de re-commerce relié à sa plateforme logistique qui collecte, inspecte, photographie et revend les produits. Yerdle prend une commission sur chaque vente et reverse le reste des ventes aux marques partenaires.

IN BRIEF

Les marques expérimentent de nouveaux modèles de vente afin de palier le gaspillage textile tout en captant davantage de valeur sur l’ensemble de leurs produits. Recyclage, upcycling ou re-commerce, des pratiques pour lesquelles les marques s’appuient sur des pure-players spécialistes de la logistique.

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