La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, ont présenté la nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art et du patrimoine, ce mardi 30 mai.
Qu’est-ce qu’un métier d’art ?
Les métiers d’art sont des métiers manuels artisanaux qui mobilisent des savoir-faire traditionnels de haute technicité, souvent d’exception, associés à des berceaux géographiques historiques.
L’artisanat d’art se déploie en France à travers 281 métiers. Selon les estimations actuelles, ils représentent plus de 60 000 entreprises et 150 000 professionnels pour un chiffre d’affaires cumulé estimé à 19 milliards d’euros en 2019, dont 8 milliards à l’export.
Afin de mieux préserver et transmettre ces métiers d’art, renforcer leur ancrage au cœur des territoires, encourager la recherche et l’innovation, mais aussi leur développement international, le Gouvernement a décidé de déployer un plan de soutien inédit et structurant en cinq grands axes.
Quels sont les cinq grands axes de la stratégie ?
Cette nouvelle stratégie nationale pour les métiers d’art s’articulera autour de 5 grands axes :
- Valoriser les métiers d’art auprès de la jeunesse : les métiers d’art sont encore insuffisamment valorisés auprès des jeunes et de leurs familles. Il s’agit de mieux les faire connaître à travers des parcours de découvertes et de pratique, dès le primaire, mais aussi à travers la mobilisation du Pass Culture. L’orientation dans les formations des métiers d’art sera facilitée à travers des ressources spécifiques de l’Onisep mais également à travers la mobilisation de tous les acteurs du secteur pour proposer des stages en classe de 3e auprès des artisans d’art.
- Former et transmettre : excellence et métiers d’art : les métiers d’arts français reposent sur la transmission de gestes et de techniques de génération en génération. Il est ainsi essentiel à leur continuité d’attirer de jeunes talents et de les former pour pérenniser la filière. Pour cela, la stratégie prévoit d’accroitre l’offre de formation continue pour les professionnels et de poursuivre l’Accélérateur « Savoir-faire d’exception » de Bpifrance.
- Ancrer les métiers d’art au cœur des territoires : les métiers d’art irriguent les territoires, leur donnant une force historique et patrimoniale, incarnée par la transmission d’un savoir-faire unique. La stratégie prévoit de créer des pôles territoriaux métiers d’art, d’aider à la reprise d’atelier, de valoriser le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) et de développer des indications géographiques.
- Soutenir la recherche, l’innovation et la création : la recherche et l’innovation sont essentielles pour faire évoluer les pratiques tout en assurant la préservation de ces savoir-faire. Pour cela, le Gouvernement souhaite cartographier les aides à l’innovation, conserver les métiers d’art en voie de disparition par la numérisation des gestes, et agir pour la transition écologique des métiers d’art.
- Développer les métiers d’art à l’international : l’enjeu est de rendre les métiers d’art plus visibles et de valoriser les échanges entre artisans français et étrangers, par le biais de programmes de résidences, mais également d’une présence forte dans les grands évènements internationaux.
La stratégie vise, à terme, à la constitution d’un Comité Stratégique de Filière (CSF) pour les métiers d’art.
👉 En savoir plus sur la stratégie sur le site du Gouvernement.
Bonjour,
Bravo pour cette initiative. Je pense qu’il manque un acteur important dans vos dispositifs EPV et métiers d’art : ce sont les éditeurs fabricants. Ils créent, concoivent, mettent au point et prototypent des modèles (déposés) qui seront ensuite confiés en execution avec des plans sur mesure à ces métiers, pour de petites séries ou de grandes. L’éditeur fabricant est un trait d’union entre la création et l’industriel ou l’artisant. Il est expert de la création et de l’outil (dessiner pour un savoir faire), et du marché, mais sous-traite en partenariat étroit (1er client chez certains fournisseurs) voire exclusif, la fabrication des pièces composant un modèle. Il est partie prenante des solutions d’amélioration proposées. Il stimule d’innovation par son cahier des charges et apporte du chiffre d’affaire à des structures qui ne sont pas capables d’aller au devant des clients. Il maintient les savoirs faire en apportant un marché, un débouché commercial, tout en dirigeant la création. Nos ateliers créent des collections, dessinent les pièces, les font fabriquer (en France à 98%), puis les assemblent sur mesure parfois de façon complexe. Cf notre collection MOZAIK. Pourtant, nous ne sommes pas dans les critères des EPV ni de la grande exposition du Made in France à L’Elysée. Mais avons pu bénéficier du dispositif sur la partie recherche/ innovation. Merci !