Le DEFI vous propose cette semaine la synthèse d’un article paru il y a quelques jours dans Vogue Business, intitulé « Les micro-usines sont-elles la réponse pour faire de la mode à la demande ? ».
L’article explore le passage du modèle traditionnel de production dans l’industrie de la mode « design-faire-vendre » au modèle « design-vendre-faire » en mettant en lumière les initiatives de la start-up danoise Rodinia Generation. Rodinia a levé 3 millions d’euros pour créer un réseau de « micro-usines » destinées à produire de manière rapide, locale et avec un faible impact environnemental. Ces micro-usines, d’abord implantées en Europe puis aux États-Unis, défient les méthodes de production traditionnelles grâce à leur petite taille, leurs processus sans eau et leur technologie avancée.
Comment les micro-usines aident-elles à produire à la demande ?
Grâce à leur méthode de production basée sur l’utilisation de la technologie et l’automatisation, les micro-usines offrent :
- Des minimums de commande faibles . Chez Rodinia, le minimum de commande est d’une seule pièce alors qu’il peut être de plusieurs centaines de pièces ailleurs.
- Des délais de livraisons réduits. Rodinia est en capacité de proposer des délais de livraison de 48h alors que ceux-ci peuvent atteindre trois mois dans une usine traditionnelle.
- Des coûts maîtrisés. L’automatisation des process chez Rodinia permet de répartir les économies d’échelle entre les différents clients. Ces micro-usines utilisent des technologies avancées, comme l’impression numérique sans eau et des logiciels sophistiqués pour optimiser la production, de l’impression à la découpe des tissus. Le réapprovisionnement en tissu dans les micro-usines est également automatisé. Un algorithme interne identifie les matériaux populaires en fonction de la saison et de la demande passée, et ajuste les commandes pour que le stock arrive toujours à temps pour répondre à la demande.
- Des économies sur les coûts fantômes. En éliminant les coûts liés à l’importation, à l’expédition et à l’entreposage, les micro-usines permettent aux marques de réaliser des économies. Young, le PDG de Rodinia, explique que les micro-usines peuvent rivaliser avec les fournisseurs asiatiques sur de larges segments de produits en réduisant ces coûts.
Quelles sont les limites du modèle ?
Les possibilités des micro-usines telles que celles de Rodinia sont limitées par la gamme de matériaux qu’elles sont en capacité d’utiliser et par les types de produits qu’elles peuvent fabriquer. Par exemple, la gamme de produits que Rodinia peut fabriquer est restreinte par les matériaux compatibles avec leurs machines automatisées. La maille et le cuir sont notamment exclus de leurs processus. De plus, les coûts restent élevés pour les produits très basiques comme les T-shirts en coton uni. Ainsi, bien que les micro-usines puissent réduire les coûts pour des produits plus complexes, elles ne peuvent pas remplacer totalement les usines traditionnelles.
Un modèle hybride comme solution ?
Un modèle hybride, combinant les avantages des micro-usines avec d’autres méthodes de production, semble être une solution prometteuse. Cette approche « mix-and-match » permet aux marques de répartir leur production selon les capacités spécifiques de chaque type d’usine. Philipp Meister de Quantis voit également une opportunité de collaboration entre micro-usines et nouvelles entreprises innovantes en matière de matériaux pour maximiser l’efficacité et la durabilité de la chaîne d’approvisionnement.
👉 En conclusion, bien que les micro-usines offrent des solutions intéressantes pour une production plus réactive et durable, un modèle combiné, tirant parti des points forts de chaque méthode de production, semble être la voie à suivre pour répondre aux défis actuels de l’industrie de la mode.